09/04/10 : Ski de rando : Aiguille d'Argentière : couloir Barbey 5.2 E3 50° max

La saison avance, on commence gentiment à monter en altitude.
Direction le bassin d'Argentière et l'aiguille du même nom pour une belle traversée du sommet.
Rendez vous avec Thierry à 7h sur le parking des Grands Montets pour prendre la benne qui nous montera à 3200m en peu de temps.
De là, nous descendrons sur le glacier d'Argentière pour chausser les peaux et entamer l'ascension.
Mais avant d'en être là, il faut passer par Disneyland "Grands Montets". Et ça, je me demande si ça n'a pas été le plus dur de la journée.
7h30, on fait la queue pour prendre le tiquet à 21 euros la montée. Ensuite, on attend patiemment devant la porte qui donne accès à la benne. Une fois que ça ouvre, c'est la ruée pour avoir la première benne.
8h30, on est dans le première benne, direction Lognan. Re ruée pour prendre le deuxième tronçon. Et là, encore 20 minutes à attendre je ne sais quoi.
Bilan, on chausse les skis à 9h30. On se croirait dans le métro, c'est une vrai épreuve pour moi, ça me met les nerfs à un point comme c'est pas permis.
Voilà pourquoi j'évite au maximum cette vallée, vrai pompe à frique et à touristes étrangers. Ca fait vraiment chier d'être tributaire de ces remontées mécaniques pour aller skier dans ce beau massif.
Côté ski, on a eû de très bonnes conditions dans l'ensemble.
Nous avons remonté le glacier du millieu jusqu'à la pente finale où nous chaussons les crampons. La partie raide est en bonnes conditions, pour peu qu'on attende que ça décaille pour descendre.
Pour nous, c'est pas un soucis puisque nous descendons de l'autre côté, en versant Est.
Nous avons un petit moment de doute en voyant le départ du couloir. Ca a l'air en conditions, mais on ne se sent pas trop de partir skis au pied depuis la crête. On a du mal à sentir la neige. Thierry fait une tentative à pied, en marche arrière. Peu concluant à cet endroit. Il recommence un peu plus loin, ça a l'air meilleur.
Il trace une quinzaine de mètres à pied puis remonte. Ca va passer. Nous descendons chacun notre tour cette section et chaussons les skis sur une petite épaule.
En fait, la neige était bonne, ça passait sans soucis à skis. C'était plus impressionnant que dur.
Le départ depuis l'épaule permet de se chauffer un peu. Ca plonge très vite dans une étroiture à 50°. La neige est bonne, poudreuse froide et dense, très souple sous les skis. On enchaîne les virages sans soucis.
Une traversée permet de passer au dessus d'une barre rocheuse et amène dans l'axe principal du couloir. La pente est encore forte mais avec cette bonne neige, ça passe tout seul.
La moitié inférieure est moins soutenue, 45° puis 40° à la rimaye. En restant rive droite du couloir, on skie toujours dans la poudreuse.
Le bas est en neige transfo, mais il faut traversée quelques coulées d'avalanches et le ski est plus "hâché".
Nous traversons pour venir sous la face Nord. De là, nous remettons les peaux pour rejoindre le col du Chardonnet. La longue traversée finira par nous achever. Nous mettons les crampons pour monter les 80m très raides sous le col et débouchons au soleil. Nous sommes bien cuits à cause du peu de ski que nous avons depuis trois semaines, mais également à cause de l'altitude. Aucun de nous n'est vraiment acclimaté et avec la benne qui vous propulse en 20 minutes à 3200m, pour finir à 3900m au sommet de l'Aiguille d'Argentière, c'est pas facile pour l'organisme.
La descente du versant Ouest du col du Chardonnet est en neige plus que transfo et c'est bien dur pour nos cuisses fatiguées.
Nous retrouvons Disneyland "Grands Montets" car nous repassons par les pistes de Lognan pour rejoindre Argentière. Et à 16h30, c'est l'heure de pointe. Un skieur tout les 3 mètres, il faut presque skier avec des rétroviseurs. C'est vraiment un autre monde !
A part le côté "Disneyland" de la journée, ce fût une belle bambée avec un tour splendide et un couloir superbe en très bonnes conditions. Ca nous a également permis de faire des repérages pour les projets à venir dans le secteur.
Il faudra à nouveau se taper toute la mascarade du matin, mais si les conditions sont bonnes, ça en vaudra la peine.