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Montagne
5 juillet 2010

3 et 4/07/10 : Alpinisme : Traversée des Dômes de Miage

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Avec Vincent, Corine, Jean Yves, Nadine et Fred, nous partons pour la traversée des Dômes de Miage au dessus des Contamines.
C'est une course peu difficile techniquement, mais très esthétique qui parcourt une très belle arête aérienne.
Il faut quand même avoir le pied "alpin" car on chemine sur le fil neigeux de l'arête avec 1000m de vide côté Contamines, un peu moins de l'autre.
La montée au refuge  des Conscrits le samedi est déjà une bonne journée avec 1500m de dénivelé et de la distance.
Après une première étape au refuge de Trélatête, nous continuons pour prendre pied sur le glacier du même nom. Comme il est recouvert de rocher, nous ne mettons pas les crampons. On quitte le glacier vers 2200m pour attaquer "le mauvais pas" qui nous permet de retrouver le haut de la moraine. Le "mauvais pas" était un passage où le sentier devenait aérien et demandait un peu de vigilance.
En 2005, un éboulement a emmené un partie du chemin. Aujourd'hui, une succession d'échelles fixée dans une falaise permet de franchir le passage. C'est un peu impressionnant quand on arrive au pied, car on voit les échelles de face, étalées sur quasi 100m de dénivelé.
Corine et Jean Yves, une fois au pied, se sentent de remonter les échelles sans encordement. Ce n'est pas difficile, mais un minimum d'attention est de mise car, même si ce ne sont que des échelles, le faux pas n'est pas permis. Vincent encordera Nadine et Fred qui suivent pour assurer le coup.
Nous arrivons au refuge juste avant la pluie et l'orage. Nous avons mis du temps pour monter au refuge, mais le petit rythme de ce premier jour a permis à chacun d'arriver frais au refuge et de conserver une bonne forme pour le lendemain.
Nous passons une très bonne soirée au refuge en se remémorant les vacances à la montagne il y a vingt ans avec tous les Pasquier. La conclusion unanime s'établira comme suit : ce fût des vacances heureuses, mais chanceuses aussi, eû égard, rétrospectivement, à nos manières d'agir durant nos courses en montagne.
J'impose aux deux guides de la compagnie "Pasquier" le fonctionnement du début de journée pour le lendemain.
J'ai trop souvenir (et je pense ne pas être le seul) de lever et de départ tôt matin des refuges avec une obsession compulsive à être les premiers à sortir du refuge.
Pour y parvenir, dans le détail, ça donnait ceci :
A peine les yeux ouverts à deux heures du mat, c'était aucune pitié pour les autres dans le dortoir pour être les premiers habillés (vu le côté aixigu des dortoirs, il fallait parfois jouer des coudes).
Ensuite, feu dans le réfectoire, histoire de déjeuner les premiers.
Le petit déjeuner, autre grand moment ! Au début c'est pas facile mais, à force, on est capable, en une seule déglutition de faire descendre deux tartines en même temps au fond de l'estomac, sachant qu'il fallait rentabiliser les mains puisque dans cette opération, elles ne servent à rien. Donc, pendant cette déglutition, on avait le choix, soit de préparer les deux cartouches (tartines) suivantes, soit de finir de s'habiller (voir d'enfiler les gants, pas simple après pour faire les tartines), soit d'enfiler le baudrier. Autant dire que même sans beaucoup bouger, on transpirait déjà pas mal dans l'opération "petit déjeuner" avec un palpitant vite à 180.
Venaient ensuite la mise des chaussures, des crampons et l'encordement.
Là aussi, l'expérience permettait d'éviter quelques pièges.
L'erreur classique était de s'encorder avant de faire le reste. Généralement, ça finissait la tête dans dans les godasses du voisin où carrément dans la balustrade du refuge.
Dans la vie, j'ai coutume de dire qu'on est toujours le con d'un autre. Et bien, dans les refuges, il y a toujours plus rapide que vous. Et quand c'est votre compagnon de cordée (en l'occurence à cette époque, mes oncles), celui ci commence à marcher alors que vous vous battez encore avec vos crampons. Quand la corde se tend, c'est le vol plané assuré.
Mais comme on apprennait vite à l'époque, cela n'arrivait qu'une fois. S'encorder en dernier permettait de les voir revenir (souvent Vincent et Jean Yves) après avoir fait quelques dizaines de mètres et s'être aperçu qu'il n'y avait personne au bout de la corde.
Enfin, une fois équipés, l'objectif était de doubler les cordées qui avaient malgré tout réussies à partir avant nous.
Là aussi, le coeur avait vite fait de prendre des tours. Au bout de 5 minutes, c'était quasi l'hypoxie, on apprenait vite à marcher en apnée. Je pense qu'à cette époque, on aurait pû mettre minable Jacques Mayol !
Ok, c'est un peu caricatural, mais l'idée générale est quand même bien là, les cousins pourraient le confirmer.
Donc, à l'inverse, nous nous sommes levés les derniers et avons pû bénéficier d'un dortoir vide pour s'habiller. Nous avons ensuite déjeuner tranquille, une tartine à la fois dans le cornet. L'équipement s'est passé de manière sereine et vers 4h30, tout le monde était prêt pour partir, sans avoir produit une seule goutte de sueur. Le pied !!
Je suis passé devant pour imprimer un petit rythme tranquille. Nous récupèrons le glacier vers 2800m et sortons la corde.
La montée au col des Dômes à ce rythme nous permet d'apprécier le lever de soleil sur les montagnes qui nous entourent.
Vincent est encordé avec Nadine et Fred, je suis avec Corine et Jean Yves.
Arrivés au col, Nadie est bien cuite. La cordée de Vincent s'arrêtera là. Nous montons sur le premier dôme, ce qui permet de voir la suite de la traversée. Une belle arête aussi esthétique qu'éffilée nous attend. Notre cordée continue, Vincent redescend par la voix de montée.
La première partie de la traversée suit donc une très belle arête neigeuse, pas difficile, mais bien aérienne. Interdiction de faire un faux pas ! C'est avec un peu d'attention que nous entamons la traversée, entre ciel et terre. C'est superbe et les conditions sont très bonnes. Ca parle un peu moins à ce moment, chacun regardant ses pieds. Mais aucun soucis pour mes deux compagons de cordée qui traversent sans problèmes ces passages aériens. Une descente raide sur le glacier d' Armancette nous amène au pied de l'aiguille de la Bérangère, dernier sommet de cette traversée.
La remontée à la Bérangère est mixte avec, en altèrnance, de la neige et des rochers. Là encore, Corine et Jean Yves passent avec aisance toutes les difficultés. Et vers 10h45, nous sommes au sommet.
Moments heureux et magiques, contents de cette belle balade dans le ciel. La descente sur le refuge est tout en neige. Cela va permettre de descendre rapidement sans trop solliciter les genoux. Un petit passage rocheux permet de prendre pied sur le petit glacier. Nous nous décordons (aucuns risques de crevasses) et c'est sur les fesses que nous dévallons cette première pente. Ca gagne du temps et ça ne fait pas mal aux genoux ! En 1/2 heure, nous sommes au refuge après avoir descendu 500m de dénivelé.
Nous retrouvons le reste de l'équipe à la terrasse du refuge où nous nous restaurons un peu avant d'attaquer la longue descente jusqu'aux Contamines.
Tout le monde est heureux d'avoir partagé ces bons moments de montagne. Et même les chaussures à Jean Yves sont encore en forme (ça ne va pas durer, nous le verrons plus loin).
Nous évitons les échelles par un sentier qui nous amène rapidement sur la rive droite du glacier.
Chacun va à son rythme, la fatigue se fait sentir.
Arrivé un peu avant le refuge de Trélatête, je trouve une semelle de chaussures de montagne sur le chemin. Je reconnais de suite à quelle chaussure appartient cette semelle puisqu'elle me suit depuis 2 jours.
Dans le même temps, Jean Yves manque de se mettre par terre. Il ne s'est pas aperçu que ces chaussures en cuir, achetées pour les vacances de Champéry, il y a fort longtemps donc, viennent de rendre l'âme.
Après avoir bien rit, nous observons une minute de silence pour les chaussures de Jean Yves en se remémorant les beaux sommets qu'elles ont foulés. Quelle carrière !
Une plaque sera prochainement déposée à l'endroit où elles se sont éteintes.
Cela aura le mérite de faire acheter à Jean Yves de nouvelles chaussures, plus modernes et plus légères. Et nous, on aura plus l'impression d'avoir Gaston Rébuffat dans notre cordée (quoi que, le piolet serait également à changer, mais vu son poids, il est pas prêt de lâcher).
Heureusement, Jean Yves avait pris une autre paire de chaussures plus légère pour la montée à Trélatête.
Nous prenons la pluie dans la descente sur les Contamines, une bonne averse mais qui ne dure pas.
Tout le monde arrive à la voiture plus où moins fatigué. Un coup de chapeau à Nadine pour qui s'était la première course en montagne, et non des moindres en terme de dénivelé. Fred ne s'est pas plein malgré de belles ampoules aux pieds.
Quand à Corine et Jean Yves, un bon pied alpin et une bonne forme physique leur ont permis de profiter pleinement de cette belle course. Ca laisse de belles perspectives pour la réalisation d'autres courses pour eux.
Quand à Vincent et moi, ce fût un réel plaisir de partager ces bons moments en montagne, à voir l'émerveillement de Nadine devant la beauté des paysages, de voir Jean Yves heureux de profiter de cette belle balade et Corine aussi à l'aise sur ces arêtes éffilées.
En résumé, de beaux moments comme la montagne sait si bien en produire !

   

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Commentaires
M
Sylvain...<br /> Grands moments que de te lire et de profiter de ces magnifiques photos!!!<br /> Je suis une fille très fière de son papa chéri, Jean-Yves qui a semblé "au top" pour cette course. Merci à toi de lui avoir permis de parcourir ces cimes majestueuses.<br /> Quand je vous vois, je me mets à penser que je pouurais peut-être faire partie d'une prochaine cordée. j'en ai une furieuse envie... Je n'ai pas un palmarès extraordinaire à mon actif, mais j'ai une bonne forme (l'épanouissement de la femme de 40 ans!!!)<br /> Bises, à toi mon cousin... pleins de bons moments à suivre pour toi!<br /> Marie PASQUIER
Montagne
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