14/07/12 : Rando : Enchaînement arête SW du Grand Taureau (1323m) et arête N du Mont d'Or (1461m)

La météo s'annonce correcte en ce jour de fête nationale, les conditions de la montagne sont assez bonnes.
Il nous en faut pas moins pour tenter un enchaînement digne des Profit, Escoffier et autres Boivin en leur temps, à savoir l'arête SW du Grand Taureau suivie de l'arête N au Mont d'Or.
Cet enchaînement a déjà été tenté à plusieurs reprises, mais sans succès.
Premier objectif : Le Grand Taureau et sa très esthétique arête SW.
Départ en milieu d'après midi du Gounefay par des pentes faciles qui vont nous mener rapidement à l'arête proprement dite.
La très bonne forme physique du groupe permet de ne pas perdre de temps dans cette partie assez roulante.
Nous sommes accueillis sur l'arête par un fort vent d'ouest qui va nous compliquer grandement la progression.
En effet, le choix de la tenue vestimentaire, à partir du départ de l'arête, va s'avèrer plus compliqué que prévu.
Il faudra s'adapter sans cesse à la température, tantôt chaude lorsque le vent se calme, tantôt glaciale lorsqu'il se met à souffler en rafales.
Beaucoup de manips de vêtements vont être nécessaire pour supporter ces conditions extrêmes.
La grande expérience de l'ensemble des alpinistes présents va permettre une efficacité remarquable dans les manoeuvres de vêtements. Ce fût une des clés de la réussite.
Le cheminement sur l'arête nécessite également une bonne expérience de la progression sans corde. Un bon pied jurassien est indispensable pour ne pas perdre de temps dans les passages les plus difficiles et exposés.
Nous parvenons sous l'édifice sommital vers 16h15.
Le plus dur techniquement est derrière nous, mais il faut néanmoins rester concentrer.
Le pente s'adoucit, plus aucun relief n'accroche le regard, nous sommes au sommet.
Grand moment de joie et d'émotion partagé devant le panorama et pas peu fier d'avoir réalisé cette belle arête SW du Grand Taureau.
La réalité se rappelle vite à nous. Nous n'en sommes qu'à la moitié de l'enchaînement.
Nous plongeons rapidement dans la descente du Grand Taureau par la voie normale. Il nous faudra peu de temps pour rejoindre les voitures.
La liaison entre les deux objectifs se fait sans encombres et nous attaquons l'arête N du Mont d'Or en fin d'après midi.
Le timing va être serré, nous devons être au plus tard à l'apéro à 19h30 à la Grangette.
Les jambes commencent à être lourdes, la fatigue se fait sentir.
Mais c'est sans compter sur la motivation du groupe et nous repartons à l'assaut du Mont d'Or avec une détermination sans faille.
Le froid est vif, le vent violent.
Nous rejoignons l'arête au niveau du couloir de la suissesse. Les abîmes insondables du versant E nous obligent à une concentration maximum, d'autant qu'avec ce vent violent, une rafale pourrait facilement nous déstabiliser.
La cohésion du groupe, doublée d'une farouche volonté de réussir nous permet de surmonter toutes les embûches et nous parvenons au sommet avec un peu d'avance sur l'horaire prévue.  
Nous profitons de cette marge au niveau timming pour rejoindre le sommet suisse que nous ferons en allé-retour.
La trace est vite rebouchée en raison du vent violent. Au retour du sommet suisse, nous nous relayons pour la trace.
Nous repassons au sommet du Mont d'Or, sans nous arrêter cette fois-ci. Une longue descente nous attend.
Et c'est dans un belle luminosité de fin d'après midi que nous rejoingnons les voitures, fatigués mais heureux d'avoir bouclé ce bel enchaînement, cette première,  en moins de 4H et ce malgré des conditions assez difficiles.
Nous venons d'ouvrir une nouvelle ère dans le massif jurassien, précurseurs que nous sommes dans les enchaîenements techniques de plusieurs sommets.
Ce n'est plus seulement la conquête d'un sommet, c'est la façon d'y parvenir, un mélange de difficultés techniques et d'estétisme.
Cette première en est un bel exemple, nous venons d'ouvir la voie pour les futures générations !