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Montagne
20 février 2011

16/02/11 : Ski de rando : Mont de l'Etoile (3370m) : facette NE 4.2 E2 45°

DSC01442DSC01443DSC01446DSC01447DSC01448DSC01449DSC01451DSC01457DSC01458DSC01460DSC01461DSC01463Nous profitons du dernier jour de beau temps pour partir du côté d'Arolla dans le valais.
Direction le Mont de L'Etoile, sommet que je n'ai jamais fait et qui présente dans son versant NE une descente assez courte, mais bien raide et exposée.
Jean Marie et moi irons skier cette pente, Steph et le reste du groupe s'arrêteront sur la crête sous le sommet.
Nous montons par des alpages exposés S. Il ne reste plus beaucoup de neige dans cette orientation en dessous de 2000m.
Nous avons juste assez pour passer à ski. Plus haut, l'enneigement est meilleur, mais on se croirait mi avril.
Il fait vite chaud à la montée.
Nous parvenons au col et laissons le reste du groupe se restaurer et bronzer au soleil.
Avec Jean Marie, nous traversons à flanc sur deux cent mètres puis mettons les skis sur le sac pour remonter l'arête qui va nous mener au départ de la face (nous la descendrons à vue car le risque d'avalanches est faible et vu la qualité de la neige qui est très inconsistante, ça va prendre des heures à remonter). On devine des traces de passages précédents mais la trace est à refaire car il a un peu reneigé dans la semaine. Cette remontée d'arête est très esthétique.
La face est assez courte. Une première pente à 40° d'une cinquantaine de mètres mène à une traversée qui permet de rejoindre un couloir assez raide (45°). A la fin de ce couloir, une deuxième traversée nous amène dans des grandes pentes qui marquent la fin du ski "étroit". La sortie de la face se fait en rive gauche car le bas ne passe pas (barres rocheuses).
C'est court (300m à peine), mais assez tortueux et très exposé.
J'arrive le premier au départ et le temps d'attendre Jean Marie, le soleil s'est voilé (comme annoncé par la météo).
Nous allons faire cette descente dans le jour blanc.
Le départ est tranquille puis il faut serrer les virages. La visibilité médiocre ne permet pas de se lâcher complètement. La neige est un peu irrégulière (poudre à poudre très dense). La petite couche de neige tombée dans la semaine n'adhère pas à la sous couche. Nous déclenchons de toutes petites coulées à chaque virage, mais rien de méchant.
La descente s'achève déjà. Nous traversons à niveau pour sortir de la face et rejoignons le reste du groupe qui a commencé à descendre.
Nous prenons une combe plus à l'est que celle par laquelle nous sommes montés. Nous espérons avoir une meilleure neige.
La visibilité est bien moyenne.
Dans la première partie de la combe,nous nous retrouvons à skier dans une couche de gobelets très importante. C'est la première fois que je skiais dans une telle épaisseur de ce type de neige. Au bas mot, 40 centimètres d'épaisseur et plus par endroit car il nous arrivait de couler littéralement jusqu'aux genoux.
Le gobelet est la transformation ultime de la neige froide. Elle résulte d'une différence de température de la neige très importante sur une période assez longue entre le bas et le haut d'une couche de neige.
C'est ce que nous avons eû depuis plus d'un mois avec du grand beau temps, une couche de neige peu épaisse (ce qui accentue le phénomène) et des températures d'air assez froides.
En plusieurs étapes, la poudreuse se transforme en ces fameux gobelets où grains à face planes. La chaleur transmise par le sol fait fondre la base des cristaux qui s'aplanissent alors que le sommet reste assez anguleux.  Cette neige se présente sous forme de cristaux qui ressemblent à de petits cônes de glace et qui nous aucune cohésion entre eux. On reste dans de la neige froide, sans mécanisme de gel dégel qui permettrait de créer des ponts de glace entre les cristaux (et donc de la cohésion).
En ce moment, la neige type "gobelets" se trouve essentiellement en versant E.
Ces versants, à cette période de l'année, même s'ils sont les versants du soleil levant, ne reçoivent pas assez de chaleur (levé de soleil trop décalé au S et course du soleil trop rasante). Ils restent froids et accentuent la formation de ces gobelets.
Avec ce type de neige, skier dans des tonnes de sucre doit procurer les mêmes sensations. Les appuis sont très faibles et irréguliers, la moindre poussée fait couler les skis et coupent toute l'énergie que doit procurer un appui.
Même avec des skis larges à grande portance, c'est toujours la surprise lors du déclenchement du virage.
Au delà du fait que ce soit pas du grand ski dans ce type de neige, le danger est ailleur.
Lors des prochaines précipitations, la nouvelle neige va se déposer sur ces gobelets qui vont fonctionner comme des roulements à billes. Pour peu que la nouvelle neige est de la cohésion, ça va donner de belles plaques posées sur un tapis roulant qui, à la moindre surcharge (où même de manière naturelle), va partir en avalanches.
Ca promet des secteurs bien minés pour un bon moment. Ces gobelets peuvent subsister jusqu'en fin de saison, enfouis dans le manteau neigeux. Seules la chaleur et la fonte de la neige peuvent anéantir ces gobelets.
Après une partie de ski dans la sucrière, nous retrouvons de la neige damée par les passages et un peu transformée par le soleil du matin.
Et malgré la faible enneigement, nous parvenons à skier jusqu'aux voitures.
Encore une belle pente raide tombée aujourd'hui, même si ça n'a pas l'ampleur d'un couloir au Vélan !

   

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